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Channel: Commentaires sur : Premières heures
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Par : Victoire

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Bonjour à tous et à chacun,
En attente:
cette nuit là, j’ai relu le dernier chapitre du livre de
« La Passion » de Anne Catherine Emmerick (1833)

La nuit de la Résurrection: Extraits

« Ma contemplation me porta devant le très saint corps de Jésus, que j’adorai: resplendissant de lumière dan son linceul, il reposait entre les deux anges adorateurs que, depuis la mise au tombeau, je voyais en permanence à sa tête et à ses pieds. Ils étaient vêtus d’ornements sacerdotaux , et leur attitude, les bras croisés sur la poitrine,évoquait celle des chérubins de l’arche d’Alliance, à Jésus, à cette différence près: ils n’avaient pas d’ailes.
L’inhumation de Jésus , comme la couche funéraire sur laquelle il reposait, me faisait penser à l’arche d’Alliance en diverses circonstances de son histoire.

Tandis que je contemplais le Seigneur en son corps immolé, je vis son âme entrer dans le caveau en traversant la paroi rocheuse , escortée des âmes des Patriarches qu’il avait libérés des limbes: elle leur montra l’étendue du martyre qu’avait subi le saint corps . A cet instant, il me paru que tombaient tous les linges qui entouraient celui-ci, et je le considérai , tout couvert de blessures. C’était comme la divinité de Jésus , unie à ce très saint corps comme l’était son âme, révélait de façon mystérieuse l’infinitude des souffrances subies : le corps me parut transparant, on pouvait y reconnaître jusqu’à l’intérieur et dans tous leur détails les multiples lésions et altérations qu’y avaient produites tant de blessures, et voir jusqu’au fond des plaies. A cette vue, les âmes des Patriarches éprouvèrent un profond respect mêlé de crainte et de compassion, elles semblaient trembler et pleurer.

J’eus ensuite une vision mystérieuse, dont je ne parvins pas à saisir entièrement la signification.
Je vis que l’âme de Jésus , sans avoir encore rendu la vie à ce corps très saint par sa complète union avec lui,sortait néanmoins du tombeau avec lui et en lui, et il me sembla que les deux anges adorateurs enlevaient ce corps sacré , nu, meurtri et couvert de plaies, pour l’emporter,tel qu’il était dans le tombeau tel un gisant.Je les vis avec angoisse passer à travers le rocher , qui se mit à trembler, et monter ainsi au ciel.Jésus sembla alors se tenir devant le trône de son Père, au milieu des choeurs évangéliques prosternés , et lui présenter son corps supplicié. C’est peut-être de cette façon que les âmes de plusieurs prophètes défunts reprirent momentanément possession de leurs corps après la mort de Jésus et les conduisirent au Temple, sans que ce fût un réel retour à la vie, car elles se séparèrent de nouveau sans le moindre effort.
Je ne vis pas non plus les âmes des Patriarches accompagner Jesus jusqu’ au trône céleste, j’ignore où elles étaient alors,et où elles restèrent jusqu’au moment où je les vis.

Pendant que je contemplais cela, je vis le rocher trembler. Quatre gardes étant allés chercher quelque chose en ville, les trois qui restaient furent jetés à terre, tout étourdis. Ils crurent à un tremblement de terre. Cassius de son côté, était bouleversé, car il entrevoyait que quelque chose de ce qui se passait, sans en avoir une idée précise.
Il resta à sa place, très ému, attendant en priant ce qui allait arriver. Sur ce, les autres gardes revinrent.

Il était environ 11 heures du soir. Poussée par l’élan irrépressible de son amour, la Sainte Vierge se leva, s’enveloppa d’un manteau gris et quitta la maison. Je me disais: « Ah,comment peut-on laisser une ainsi cette mère, très sainte, si boulversée et si épuisée, se risquer seule au milieu de tant de dangers! ». Mais elle marcha jusqu’à la maison de Caïphe , et de là jusqu’au palais de Pilate. Ce long trajet l’obligeait à traverser une partie de la ville, elle l’accomplissait avec tristesse, parcourant ainsi à travers les rues désertes tout le chemin de croix.
Je l’accompagnai le long du chemin, à la mesure de mes faibles forces, ressentant et faisant tout ce qu’elle ressentait et faisait.
Elle accomplit le chemin jusqu’à son terme, le Calvaire. Comme elle s’en approchait,elle s’arrêta soudain. Je vis Jésus, portant son corps sacré, apparaître devant elle , un ange le précédait, les deux anges du tombeau étaient à ses côtés et une foule immense d’âmes le suivaient , qu’il avait délivrées. Il ne bougeait pas, il était comme un corps entouré de lumière, mais j’entendis sa voix: il fit connaître à sa mère ce qu’il avait accompli dans les limbes, il annonça qu’il allait se lever d’entre les morts en son corps glorifié et vivant à jamais, et qu’il viendrait à elle: qu’elle voulût bien l’attendre près de la piere où il était tombé au Calvaire. Puis il se dirigea vers la ville et la Sainte Vierge, enveloppée de son manteau, alla se prosterner à l’endroit que cette apparition lui avait désignée.

Je vis alors le cortège de Jésus parcourir ce même chemin, au fil duquel toutes les souffrances qu’il avait subies furent montées aux âmes des Patriarches , jusque dans ses moindres détails. Mystérieusement, les anges recueillaient le sang et les lambeaux de chair que les supplices avaient arrachés au corps du Sauveur. Je vis que les âmes des Patriarches purent ainsi contempler le crucifiement, l’élévation de la croix, l’ouverture du côté de Jésus, la descente de croix et l’ensevelissement.

Je vis le corps du Seigneur reposer de nouveau dans le caveau. Les anges lui restituaient , selon un mode mystérieux, ce que les bourreaux lui avaient enlevé avec leurs instruments. Il était, comme auparavant, tel un gisant auréolé de lumière, les anges adorateurs à son chevet et à ses pieds.
Je ne peux redire comment j’ai contemplé toutes ces choses, tant elles sont denses, riches,inexprimables: notre entendement ne peut,en ses limites et dans son exercice habituel, appréhender ces réalités si élevées. Pourtant, tout m’était alors très clair et intelligible, qui m’est à présent si difficile à comprendre.

Comme le ciel blanchissait,à l’orient,Madeleine,Marie Cléophas, Jeanne Chuza et Salomé quittèrent le cénacle, enveloppées de leurs manteaux. Elles portaient des fleurs, des essences extraites de diverses plantes et des huiles parfumées, des paquets d’aromates.
L’une d’entre elle avait sous son manteau une lanterne allumée. Anxieuses, les saintes femmes gagnèrent la petite porte de Nicodème…

La Passion
Texte intégral.Traduction par Joachim Bouflet
Tresse de la Renaissance


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